Je restais dans mon lit, les yeux cernés de poches ;
Mon caleçon bâillait lentement sur mes cuisses ;
Je restais sous mon toit, Ciel, le temps était moche ;
Brrr ! J’aurais eu si froid loin de mes draps bien lisses !
Je sentais tous les trous constellant ma culotte.
Belle au bois somnolant, je comptais sur les doigts
Mes vers. Le poème était ma joyeuse marotte.
Quelques toiles au plafond avaient piégé des proies.
Et j’entendais marcher le tic tac de ma montre,
Ces beaux matins de juin où mon front était contre
La joue de mon coussin, comme un cœur épanoui;
Où, plongeant dans le noir parfum de ma ferveur,
Comme une source enivrée, je soulageais le cœur
De mon rêve éphémère, la main dans l’infini !